« Amendement contre l’exclusion des homosexuels du don du sang : un enjeu de santé publique »

 

Le 03 avril 2015, cet amendement présenté par Arnaud Richard, député UDI, a été adopté à l’unanimité et a eu l’avis favorable de Marisol Touraine, ministre de la santé.

Dans un souci de risque de contamination par le VIH, le CCNE (Comité Consultatif National d’Ethique) se positionne contre cet amendement pour le moment : « (…) on demande des études plus poussées (…) en attendant, on continue d’exclure les gays du don du sang ».

J’ai été invité ce mardi 7 avril à échanger sur ce sujet au sein des studios de Réunion Première Radio, auprès d’Hervé Renard, président de l’EFS Réunion (Etablissement Français du Sang) et de Stéphane Ducamp, membre du collectif OriZon. Un débat animé par Claude Montanet, journaliste.

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Depuis 1983, les hommes homosexuels n’ont pas la possibilité d’effectuer de don du sang. Or, tout prélèvement sanguin est testé, analysé. On peut alors se demander, pour quelles raisons exclure une partie de la population alors qu’il y a une demande importante en France ? Il existe un questionnaire, en amont de la collecte de sang, adressé à chaque personne désireuse de faire un don. La question de l’identité sexuelle y est abordée. Il serait intéressant de s’axer davantage sur les comportements à risque que sur l’orientation sexuelle, relevant de l’intime. C’est ensuite à chacun de faire preuve d’honnêteté et de responsabilité quant à la véracité des réponses fournies au professionnel de santé qui l’accompagne dans sa démarche.

Peut-on parler d’avancée en termes de représentation sociale de l’homosexualité ?

Oui et non. En acceptant que les personnes homosexuelles puissent donner leur sang, l’un des préjugés sur l’homosexualité est susceptible de disparaitre progressivement. Toutefois, en soulevant cette thématique, il y a également le risque d’activer chez les individus un mécanisme de catégorisation sociale. Autrement dit, plus d’individus peuvent associer la caractéristique « contamination par le VIH » au groupe « homosexuel », dans le cadre d’une transfusion. Tout comme pour le mariage pour tous, le don du sang peut soulever des vagues de comportements homophobes, notamment si une personne transfusée se retrouve contaminée par le VIH. En effet, la discrimination a à voir avec les représentations, préjugés et stéréotypes liés à un groupe. L’une des fonctions du préjugé est de canaliser son agressivité en ciblant un groupe, perçu comme inférieur à son groupe d’appartenance. En période de crise, xénophobie, racisme, homophobie et autres discriminations permettent d’attribuer à des groupes minoritaires la cause des problèmes économiques en leur faisant jouer le rôle de « bouc-émissaire ». Je pense qu’il est raisonnable de rester prudent sur le sujet en s’éloignant, par exemple, du champ lexical de l’homosexualité et en échangeant davantage sur l’ensemble des facteurs de risques relatifs au don du sang.          

 

     

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